Elle a couru avec les grands noms de l’athlétisme: rencontre avec Fabé Dia qui a posé ses valises dans le Var

Passer un peu de temps avec Fabé Dia, c’est prendre une bonne dose d’optimisme. Tonifier ses muscles tout en regonflant son moral. « Le sport, c’est utiliser le physique pour aller mieux mentalement et vice versa. C’est sortir de sa zone de confort », résume l’ancienne championne qui n’a pas tout à fait rangé les baskets.

Il faut dire que le sport est une histoire de famille qui se transmet par le père, ancien footballeur qui évoluait en D2 à Amiens.

Adolescente, Fabé Dia veut faire de l’athlétisme pour faire comme ses sœurs. « Je les voyais gagner des médailles alors je voulais en gagner aussi. N’Deye a participé aux JO de Barcelone en 1992 et Oumy a été championne de France jeune. » (Sa petite sœur est championne de France jeune du 100m haie et son frère, petit dernier de la fratrie est footballeur dans l’Oise).

Fabé est repérée au collège Gabriel-Havez à Creil par son professeur d’EPS Guy Ontanon. Il la suivra jusqu’à son entrée à l’Insep (1) en 2002. « C’était un homme tellement passionné. Il nous a fait aimer le sport ». Pourtant, ce qui anime la future championne, ce n’est pas la performance mais plutôt la force du groupe. « Je n’aimais pas perdre, sur la ligne de départ, je voulais gagner et donner le maximum mais il n’y avait pas de stress car, pour moi, le sport c’est d’abord du plaisir. Je voulais être avec mes copines. C’est la performance qui est venue à moi », raconte-t-elle dans un sourire. Elle enchaîne les compétitions, bat le record de France junior du 200m cadette et foule les pistes de Lisbonne, Tampere (Finlande), Budapest, Séville jusqu’à sa sélection aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000.

L’Italie par amour

Dans son tour du monde des championnats, celui de Maebashi au Japon est certainement le plus mémorable. « J’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari », le champion italien Andrea Longo (800m), qu’elle suit dans sa Vénétie natale. Cette rencontre est aussi un tournant dans la carrière de la jeune femme.

Dès 2003, elle prépare, pour l’équipe de France, les JO d’Athènes et les championnats du monde avec Mario Del Giudice, « quelqu’un de très humain, très sérieux » et entraîneur d’une des « meilleures sprinteuses italiennes, Manuela Levorato ».

En 2009, un autre virage s’amorce et la coureuse passe le relais à la maman. Après la maternité, le retour est difficile mais petit à petit Fabé, qui n’a rien perdu de sa vitesse, retrouve son physique. « Après 30 ans, ce n’est plus le même combat ». Alors la championne passe de l’autre côté du sifflet et entraîne les enfants de 6 à 10 ans du club d’athlétisme de Vénétie. « Je voulais enseigner aux petits à aimer le sport ». Encore aujourd’hui, une de ses anciennes élèves Greta Brugnolo ne manque pas de l’appeler quand ça va mal. « Je lui explique qu’il faut trouver une solution pour se relever quand on a un genou au sol. Le sport, c’est fait de résilience. C’est là qu’on reconnaît un vrai champion ».

Préparer l’après

En parallèle du sport, Fabé Dia a suivi les conseils de son père et n’a pas lâché les études. « Le succès passait par les études. Tant que j’avais de bonnes notes, je pouvais faire du sport. » Elle obtient en 2002 un master en communication à l’Iscom à Paris. Après une expérience dans le marketing sportif qui la ramène en France, Fabé passe par la case Creps de Boulouris pour devenir coach en 2021. « Je faisais partie du groupe des nuls, surtout pour le step. J’ai connu des grands moments de solitude. Il a fallu que je déconnecte, je pensais trop, et j’ai retrouvé la cohésion, la force qu’on peut prendre dans un groupe ». Un enseignement qu’elle tente de transmettre dans sa nouvelle activité de coach en entreprise ou en individuel.

1. Insep: Institut national du sport et de l’éducation physique.

, Elle a couru avec les grands noms de l’athlétisme: rencontre avec Fabé Dia qui a posé ses valises dans le Var
Elle a couru et s’est entraînée avec les grands noms de l’athlétisme. L’ancienne athlète de haut niveau Fabé Dia a posé ses valises au Val et continue de semer sa bonne humeur sur les pistes. Photo HDS/DR.

« Le sport, c’est fait de résilience »

Si les hommes ont marqué la trajectoire de la championne, sa force et son indépendance, son ouverture au monde et sa capacité à entraîner les autres dans son élan ont peut-être quelque chose à voir avec sa mère. Accompagnée par l’association Femmes sans frontières (1) à Creil sa mère ouvre, avec d’autres femmes – une Espagnole, une Mauricienne, une Polonaise et une autre Sénégalaise – le restaurant Le Flamboyant. Un restaurant pas tout à fait comme les autres donc qui proposait un plat français et un autre du pays d’origine de ses créatrices. Un savant mélange de saveurs et une certaine expérience de sororité.

Là encore, le groupe prend toute sa dimension et sa force motrice.

« Améliorer la qualité de vie au travail en passant par le groupe »

Fabé Dia aurait pu se contenter du coaching sportif classique fait de bons conseils pour se maintenir en forme mais ce qui est important pour elle, ce qui l’a toujours été, c’est le groupe. Sa force. Alors quand elle intervient en entreprise, en collaboration avec Feel and Run, elle mise sur l’humain. La cohésion. Et grâce à elle, les gens se parlent, se comprennent, s’entraident. Les individus deviennent un groupe.

À l’Ehpad ou à l’IME (2) de Salernes, les liens se renforcent au sein du personnel et les bienfaits du sport dépassent les limites du travail. « Quand on prend du temps pour soi, les relations entre les membres de la famille changent. Au travail, ces femmes s’occupent des autres mais personne ne s’occupe d’elles. Alors quand on les félicite, quand on leur dit qu’on est fiers d’elles, c’est incroyable. Elles existent. »

À l’hôpital de Draguignan aussi les médecins, les aides-soignantes se parlent sur un pied d’égalité. « Je les pousse aussi à se voir en dehors du travail. Ils vont courir, font des marches, des trails. Ça change l’ambiance au travail, le regard. »

Créer un esprit d’équipe

Même au club de course à pied brignolais, Free run où elle intervient une fois par semaine ou à la salle de sport de Carcès, elle prend des photos de groupe, encourage ses petits protégés de 6 à 83 ans. « Je ne veux pas que les gens arrivent, assistent aux cours et repartent. Je veux créer une ambiance de groupe. Le côté humain est vraiment très important. Ma plus grande victoire, c’est que les gens soient fiers d’eux, s’aiment à nouveau, aillent mieux et se lancent des défis. »

1. L’association aide les femmes à gagner en autonomie en proposant des cours de français, une aide pour passer le permis de conduire, un accompagnement en insertion professionnelle.

2. IME: institut médico-éducatif.

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La force du groupe avant la performance.”

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