Pour ces jeunes Varois, l’avenir est dans le pré: rencontre avec des agriculteurs en herbe

Plus de la moitié des agriculteurs varois cesseront leur activité d’ici à 2030. C’est avec cette certitude que la Chambre d’agriculture du Var travaille au renouvellement des générations agricoles, en favorisant les installations de nouveaux producteurs. Un enjeu majeur pour le territoire varois.

Jeudi 30 novembre, la Chambre d’agriculture organisait, avec le syndicat des Jeunes agriculteurs, son 18e forum « Installation et transmission ». Au lycée Agricampus de Hyères, Paule Mistre, vice-président de la Chambre d’agriculture du Var, et Rémi Gautier, référents sur les questions d’installation et président des Jeunes agriculteurs, ont remercié les deux douzaines d’organisations venues orienter les jeunes dans leurs démarches d’installation.

L’occasion aussi pour la chambre varoise de remettre ses 5es trophées de l’installation à des agriculteurs en herbe. Nous avons en rencontré certains.

Camille: « Vivre d’amour et d’eau fraîche »

Camille Bossuge est élève au lycée agricole de Saint-Maximin. À 17 ans, elle est en passe réaliser son rêve: créer un élevage de chèvre dans sa commune du Val. Avec une vingtaine de bêtes, son troupeau est déjà constitué et la jeune fille espère pouvoir démarrer l’exploitation en février 2025.

Elle compte y développer de la transformation fromagère, mais aussi le pâturage en colline, pour participer à l’entretien des milieux et à la réduction du risque d’incendie, une sensibilité acquise suite au feu de Gonfaron en août 2021. En plus du soutien de sa famille, son grand prix du jury dans la catégorie « apprenants » (1) devrait l’aider atteindre ses objectifs. « Ça me conforte dans mon choix! »

Un choix de longue date pour Camille qui s’est toujours vue travailler avec des animaux. Et puis, elle ne voulait pas « un métier répétitif », quitte à « vivre d’amour et d’eau fraîche » et à devoir lutter au milieu de la paperasse nécessaire. Probablement la partie la plus compliquée de son futur métier, estime la lycéenne.

1. Elle était ex æquo avec Jules Aubert, futur viticulteur à Bras.

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Aurore: « Ça a toujours été ancré en moi »

Sur l’exploitation familiale à Carcès, son père a un temps cru qu’il serait la quatrième et dernière génération de viticulteurs. Mais finalement, Aurore Einaudi-Domanico, ancienne ingénieure, a décidé de revenir vers ses premières amours: l’agriculture.

« Ça a toujours été ancré en moi, explique la jeune femme de 39 ans. Ce que j’ai fait avant, mes études, mon métier, ça m’a permis d’apprendre. Mais lorsque mon père a voulu lever le pied, ma petite idée a commencé à germer. » Aurore a donc passé son BTS « viticulture œnologie » puis fait ses premières vendanges en 2022.

Pour ce projet et pour l’étape d’après – créer son propre domaine avec sa sœur œnologue – elle a reçu le trophée de « l’intégration dans le territoire » dans la catégorie « porteur de projet ». « C’est une grande fierté car ce projet me tient à cœur et le monde viticole est vraiment passionnant! »

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Shaun: « Maître de mes horaires, de mes choix »

« Au départ, ça ne me faisait pas du tout envie de faire comme mon père, confie Shaun Prandini, viticulteur à Cotignac depuis 2016 et membre du syndicat des Jeunes agriculteurs. J’avais envie de voir autre chose. »

Seulement après deux ou trois ans en tant que conducteur d’engin pour une entreprise, le jeune homme de 29 ans a décidé de devenir son propre patron. « Maintenant, je suis maître de mes horaires, maître de mes choix. » Le viticulteur estime son nouveau métier valorisant et lui procure une grande satisfaction. « C’est très varié : il faut être gestionnaire, chef d’entreprise, mais aussi… conducteur d’engin! »

S’il est parvenu à acheter ses cinq hectares (son père lui loue aussi du terrain), Shaun sait que « l’accès au foncier est la principale difficulté » pour les nouvelles installations. Comme tous ses confrères, il souffre aussi des lourdeurs administratives, « toujours plus nombreuses ». Mais il s’inquiète aussi des aléas climatiques. C’est pourquoi il a décidé de se diversifier et de se lancer dans la pistache!

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Virginie: « L’agriculture, c’est la base de la vie »

Virginie Fassiaux est une créatrice. Pendant longtemps, elle a œuvré dans la haute couture, en tant que styliste modéliste. À 36 ans, c’est désormais, comme permacultrice que la jeune femme propose ses créations: légumes, fruits rouges, œufs, mais aussi produits transformés à partir de sa récolte, dès le printemps prochain.

« J’aimerais vraiment réussir à construire une micro ferme rentable sur peu de temps et montrer que c’est faisable. » Son trophée du « développement durable » la conforte dans sa volonté. Celle-ci s’est fait jour en 2015, lorsqu’elle a voulu reprendre l’exploitation parentale à Roquebrune-sur-Argens. « L’agriculture, c’est ce qui nous nourrit, c’est la base de la vie et je voulais donner un exemple à la génération suivante. »

Mais ça ne s’est pas passé comme elle l’espérait. Virginie a donc décidé se lancer en solo, sur un peu plus d’un hectare. Bien sûr, il y a des difficultés – l’impossibilité de vivre sur son terrain ou la paperasse –, mais la trentenaire ne regrette pas son changement de vie.

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En chiffres: les nouvelles installations d’agriculteurs dans le Var

En 2022, la Chambre d’agriculture du Var a recensé 160 installations, dont 44% de femmes. 27,5 % de ces nouveaux agriculteurs ont moins de 40 ans. Il s’agit très souvent de chefs d’entreprise, d’artisans, de libéraux ou de salariés de tous horizons en reconversion professionnelle.

59 sont des viticulteurs (soit 35 % des installations en 2022) et 32 sont des maraîchers (20 %).
Une augmentation notable pour cette filière qui, en 2020, n’avait enregistré que 14 nouveaux producteurs.

Dans la mesure où le nombre global d’installations est stable depuis dix ans – environ 150 chaque année, l’une des plus forte dynamique en Paca –, une hausse sur une filière implique une baisse sur une autre. Ainsi, le nombre de nouveaux viticulteurs a diminué progressivement d’environ un tiers au cours de la dernière décennie.

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