Dans le Centre-Var, les chasseurs sensibilisent les enfants à l’importance des haies dans les campagnes

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Par un bel après-midi, la société de chasse de Carcès avait convié le centre aéré à participer au projet Sensibilis’haie. Porté par la Fédération nationale des chasseurs et cofinancé par l’OFB (Office français de la biodiversité), le projet a pour but de réintroduire des haies partout en France, en respectant les essences locales.

Après avoir été massivement arrachées au profit de l’agriculture extensive, les haies, grand maillon de la biodiversité, avaient presque totalement disparu de nos campagnes voilà quelques décennies. Le programme Sensibilis’haie s’adresse à toutes les communes rurales du territoire français métropolitain.

Il permet de confirmer que les chasseurs d’aujourd’hui sont des acteurs incontournables de l’aménagement du territoire rural et de la réintroduction de la biodiversité, aussi bien animale que végétale. Ainsi, toutes sortes de petits animaux, oiseaux, hérissons ou insectes qui aiment nicher dans les buissons, vont revenir habiter ces haies et reprendre leur rôle dans l’équilibre environnemental.

Un enjeu majeur

Neuf enfants, âgés de 5 à 10 ans, ont ainsi été conviés à participer à la plantation de ces haies.

Le terrain avait été retourné pour le rendre meuble car, en plaine campagne, le sol n’est pas toujours si souple.

Le moment de timidité habituel des enfants passé, Christophe Olivero, président de la société de chasse de Carcès, et Jean-Noël Philibert, technicien cynégétique de la Fédération départementale des chasseurs du Var, ont expliqué aux enfants quel était l’enjeu de ces haies et quelles sortes d’animaux y vivent. Ils ont ensuite montré comment planter les pousses.

Pas très sûrs d’eux au départ, les enfants ont vite compris la méthode: il faut commencer par « praliner » les racines, c’est-à-dire tremper la pousse dans une solution naturelle qui va aider la plante à prendre racine, puis mettre la plante bien droite dans les trous faits par Christophe et Jean-Noël, ajouter quelques poignées de terreau autour des racines, reboucher le trou avec le sol, tasser un peu le sol avec le plat de la main et enfin créer une réserve autour de la plante pour l’eau.

Puis recommencer l’opération avec la plante suivante.

Un rythme de plantation effréné

La mission des enfants était d’aider, de leur mieux, à planter les trois kits Sensibilis’haie reçus par la société de chasse de Carcès. Chaque kit représente environ 25 mètres de haie et 20 à 25 plantes.

À un rythme effréné, les neuf enfants ont planté 75 mètres de haie en moins de deux heures, si bien que tous les adultes présents ont dû attraper une pelle pour faire les trous plus rapidement.

Alain Ravanello, maire de Carcès, venu remercier enfants et chasseurs pour cette initiative, a aussi dû se mettre au travail.

Ces haies ont été plantées en bordure des champs ensemencés, à l’automne dernier, de graines faunistiques pour nourrir la faune dont les lapins de garenne, réintroduits par la société de chasse de Carcès. Ces haies viendront aussi protéger la faune qui se développera grâce à ces champs.

Un projet national

Chaque projet est associé à des lieux de plantation pour optimiser le résultat final. Il définit quelles essences locales doivent être plantées afin de se fondre dans l’environnement existant. Chaque commune concernée est impliquée dans le projet pour le choix du lieu de plantation, la préparation mécanique du sol et le stockage des plantes. En Provence verte, l’étude et l’évaluation du projet auront permis d’identifier plusieurs essences locales et d’en retenir treize, réparties entre buissons (ciste cotonneux, myrte commune, filaire à feuilles étroites, laurier-tin, pistachier lentisque), arbustes (prunellier, laurier, arbousier commun, aubépine monogyne) et arbres (micocoulier de Provence, tilleul à grandes feuilles, sorbier domestique, pommier sauvage). La plupart produisent des fleurs et des fruits pour attirer insectes pollinisateurs et oiseaux divers.

Chaque kit délivré représente 25 mètres de haie et est un mélange varié entre les trois tailles de plantes. Afin de guider les chasseurs et les volontaires pour effectuer la plantation, un guide de plantation et de gestion de la haie dans le temps sont fournis, ainsi que des manchons en plastique pour protéger les petites plantes de prédateurs comme les sangliers, cerfs et autres herbivores.

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