C’est le plus vieux viticulteur de Carcès: Francis toujours en place pour sa 76e campagne de vendanges

, C’est le plus vieux viticulteur de Carcès: Francis toujours en place pour sa 76e campagne de vendanges

Ce jour-là, alors que le soleil n’est pas encore passé au-dessus de la ligne d’horizon, là-bas, derrière les vignes à perte de vue, Francis attend sur son tracteur rouge, au milieu d’une rangée.

C’est le premier jour des vendanges à Carcès et les nouveaux vendangeurs arrivent, un peu incertains, le sécateur à la main. « On ramasse tout. On ne laisse rien sur les pieds de vigne, sauf les grappes desséchées. S’il vous plaît, ne cassez pas les sarments, sinon ça va être compliqué pour la taille, plus tard. »

Ce sont les seules consignes que les vendangeurs recevront.

« L’année ne sera pas bonne », annonce d’emblée Francis, qui est le plus vieux vigneron de Carcès. Du haut de son tracteur et de ses 90 ans (« et demi », précise-t-il), Francis a l’œil sur tout.

Et s’il est à la retraite depuis trente ans, pour rien au monde il ne raterait les vendanges.

Il a la charge de conduire le tracteur à travers les rangées de cette parcelle à flanc de colline, entre deux restanques. C’est un peu dangereux, ici, et il est le seul à bien manier le tracteur.

La première fois à 14 ans

En attendant que les vendangeurs avancent, voilà que Francis raconte les vendanges. Pas celles d’aujourd’hui, celles d’autrefois, quand elle commençaient fin septembre.

Il a commencé à 14 ans. Son père l’a enlevé de l’école, à Lorgues, pour qu’il vienne aider. C’était juste après la guerre, quand son paternel, qui avait été fait prisonnier, est enfin rentré. Il a fallu tout remettre d’aplomb.

Si l’exploitation d’aujourd’hui fait trente hectares environ, après la guerre, quand Francis a commencé à travailler, la famille n’en possédait que sept. Il y avait de quoi les occuper. À cette époque, tout se faisait à la main.

Le rôle des femmes

Les vendanges s’écoulaient sur une période de trois semaines à trois semaines et demie. On ramassait le raisin à la main et on mettait les grappes dans des seaux, transvasés dans des banistons, eux-mêmes vidés dans les cornus, dont le contenu était finalement déversé dans la remorque attelée à un cheval, attendant, en bout de champs, le départ pour la cave.

Francis explique que les femmes jouaient un rôle très important, à l’époque. Elles effectuaient tous les travaux manuels de la vigne. Elles étaient aussi très nombreuses à ramasser les grappes, lors des vendanges.

Ginette, la femme de Francis, l’a beaucoup aidé tout au long de sa vie de viticulteur, notamment pour le greffage des pieds de vigne plantés « sauvages ».

L’exploitation s’est étendue. Francis a laborieusement agrandi l’exploitation familiale en démontant des restanques, désempierrant des champs et plantant des milliers de pieds de vignes durant sa longue carrière. Certains donnent toujours de belles grappes, car un pied de vigne peut vivre trente, voire cinquante ans.

« Bon, pitchoune, il faut que j’avance le tracteur. » Et voilà Francis et son beau tracteur rouge qui font un peu de place aux vendangeurs.

La vigne d’autrefois en chiffres

Au-delà de la façon de faire, différente, ce sont aussi les méthodes de calcul qui permettaient de connaître l‘importance de la récolte, et donc des revenus, qui ont évolué.

Voici les équivalences utilisées dont Francis se souvient.

Pour 7 hectares et 3 à 3,5 semaines de vendanges (30 hectares vendangés aujourd’hui):

-Une femme pouvait ramasser de 700 à 800kg de raisin par jour, nombre d’autant plus remarquable qu’elles s’occupaient de la maisonnée et des enfants en parallèle et, lorsqu’elles étaient femme de vigneron, n’étaient pas payées pour leur travail.

Le raisin était placé dans des seaux.

-4 seaux composaient unbaniston (ou banistoun, panier d’osier porté sur le dos).

-2 banistons remplissaient uncornu (baquet en bois avec des anses sur le côté, au travers desquelles un baton était passé pour pouvoir être transporté par les hommes).

-14 cornus suffisaient à charger une charrette, tirée par un cheval, qui apportait à la cave 3 à 4 tonnes de raisin par jour, à raison d’une tonne par voyage.

-1.500kg de raisin produisent environ 12,5 hectolitres de vin. Aujourd’hui, en moyenne en France, 1 hectare de vigne donne 5.700l de vin, soit 7.600 bouteilles de 75cl.

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